samedi 3 novembre 2007

Trop fâchée.

Faire la gueule, tirer la tronche, bouder... c'est quelque chose que tout le monde fait, souvent. Il y a de véritables champions dans cette catégorie, des gens capables de ne décocher ni un regard ni un sourire pendant des jours et des jours. La mine sans cesse renfrognée ils expriment ainsi leur désaccord, leur mécontentement, leur fâcherie. Ces athlètes du quotidien savent manier le sarcasme à chaque parole, le lancer sur les roses n'a aucun secret pour eux ; ce sont des virtuoses du silence obstiné. Les petits veinards.
Moi, je crois bien que je manque d'entraînement dans ce domaine. Je suis handicapée du tirage de gueule au long cours. Il n'y a rien à faire, je n'y arrive pas. Je tire la tronche un moment, puis j'ai besoin de parler, de sourire, de vivre normalement et vlan ! je ne tire plus la tronche. Mon cerveau de poule est incapable de rester suffisamment concentré pour me permettre d'afficher une trombine de carême assez longtemps pour qu'on comprenne que je suis fâchée. C'est vrai, faut être hyper attentif pour garder l'air mécontent et le silence tout le temps. Je suis en train de m'apercevoir que je suis une petite ecervelée. Flûte, moi qui pensais être une fille plutôt intelligente, ça m'en bouche un coin, et pas un petit !
Le problème, quand on manque de discipline, c'est qu'on risque de n'être pas pris au sérieux, soi et son mécontentement. C'est vrai, quoi, quelqu'un qui fait la gueule seulement cinq minutes par jour, c'est pas quelqu'un qui fait la gueule ! L'habit fait le moine : si t'as pas l'air fâché, t'es pas fâché ! Et mon c** c'est du jambon ! Alors, pour rappeler que je suis très en colère, je suis obligée de casser l'ambiance de temps en temps, de refroidir l'atmosphère régulièrement. C'est vraiment fatiguant. Faut tout le temps se surveiller.
Me voilà donc ce soir à établir ce triste constat : je suis handicapée de la bouderie. La mise en scène de mon mécontentement, c'est pas mon truc. Les boules. Faut dire que bouder, c'est cruel et ça ne fait pas avancer le schmilblick (ici un hommage discret mais appuyé à Pierre Dac). Mais parler et sourire comme avant, ça peut faire croire que tout va bien alors que tout va mal. Ah ! que de paradoxes ! Je ne sais plus où donner de la tête ! La faire ou ne pas la faire, la tête ? telle est la question. Je ne maîtrise plus ni ma tête ni mon corps.
Faut que je me refasse un petit mantra... qui veut du gâteau ?

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Tant que ta tête reste sur tes épaules on pourra dire que "ça va"...
Mais tu as raison, les apparences sont souvent trompeuses et le genre humain aime bien se fier aux apparences plutôt que de regarder dans le fond... Plus facile d'en rester à ce qu'on voit...en surface. C'est Apollinaire qui écrivait "Peindre n'est pas dépeindre, écrire n'est pas décrire, le vraissemblable est un trompe l'oeil" et je trouve que ça colle assez avec ton beau texte.
Ne pas paraître fâché ou bouleversé ou.... ne veut évidemment pas dire qu'on ne ressent pas profondément ces sentiments et leur cortège de conséquences.
Tu es aussi une nature optimiste et volontaire, et on ne peut pas empêcher ça, parce que c'est toi, tout simplement. Rien à voir avec une cervelle de poule. Il faut raison garder et le naturel conserver. C'est ton atout ne l'oublie jamais. Une part de chance à préserver.

Continue d'écrire et d'avancer.

Anonyme a dit…

Hum... Il est bien agréable de lire un texte aussi bien tourné. Et il y aurait tant à dire sur le contenu...
Tellement que ça ne tiendrait pas sur ce formidable commentaire (que vous avez eu le bonheur de rendre possible, merci !). Alors je me limiterai à ce proverbe japonais :
"Le sourire est une lumière à la porte de la maison : il indique qu'il y a une âme à l'intérieur."
Il y a une âme à l'intérieur de ce blog ; et je lui souhaite de retrouver le sourire.

Et réciproquement.

ramasse-miette a dit…

merci pour vos gentils commentaires. Je m'aperçois que j'adore être lue...

Anonyme a dit…

y a pas de mal à se faire du bien! ^_^

Anonyme a dit…

y a du bien à pas se faire de mal...