Le quotidien, qui digère et dissout chaque chose, reprit son cours. Les enfants allaient à l’école, Benoit partait travailler pendant d’interminables journées et Betty s’occupait de sa maison et tenait compagnie à sa tante.
Marie allait chaque jour se promener seule en ville. Elle entrait dans chaque boutique, questionnait chaque personne croisée afin de se trouver un emploi qui lui permettrait de s’installer seule, sans plus avoir à subir le triste spectacle de cette famille en plein naufrage. Il était clair pour elle qu’elle ne pourrait pas se reconstruire dans cette ambiance si pesante, si malsaine, si pleine de non-dits et d’hypocrisie. Mais elle n’avait pas envie non plus de retourner chez elle, dans cet appartement plein de souvenir et où elle avait voulu mourir. Elle se sentait coincée, elle n’avait pas envie d’être où elle était et elle n’avait pas envie d’être ailleurs. Elle sentait bien que le problème ne tenait pas à un «ici» et la solution n’était pas dans l’ «ailleurs».
Elle remuait dans sa tête ces pensées sans avenir, accoudée au bar des «Trois cochons» . Elle en était son troisième expresso, déprimée, à se demander si elle ne ferait pas mieux de commander des cognacs, histoire d’aller au fond du gouffre pour voir s’il y avait un plancher sur lequel prendre une impulsion pour remonter, quand un vilain chauve qui ramenait une mèche de cheveux jaunâtres sur son crâne, moustachu de surcroit, prit place à côté d’elle.
Excusez-moi madame, mais cela fait quelques jours que je vous croise ici et que j’ai envie de vous aborder. J’ai l’impression que je vous ai déjà vue quelque part mais je ne suis pas sûr de moi... Mais permettez-moi de vous offrir quelque chose à boire. Je suis maladroit, je m’appelle Michel Brancard, je travaille à la banque qui est juste à côté.
Marie regardait l’importun d’un oeil peu amène. Qu’est-ce qu’il lui voulait, celui-là ? Il était anti sexy au possible avec son imper beigeasse, sa gueule de plouc et son air de puer le saucisson à l’ail dès le réveil. Il n’avait rien d’autre à foutre que de venir l’emmerder ?
Qu’est-ce que tu me veux ? c’est quoi ce plan «gnagnagna madame gnagnagna permettez-moi gnagnagna» ? J’ai déjà un café devant moi et j’ai pas besoin qu’on m’en offre un.
Ouh..... pardon.....
Et il quitta le café.
Elle le regarda entrer dans la banque et replongea son regard au fond de sa tasse. Pouvait-elle lire son avenir dans le marc de café ?
Marie allait chaque jour se promener seule en ville. Elle entrait dans chaque boutique, questionnait chaque personne croisée afin de se trouver un emploi qui lui permettrait de s’installer seule, sans plus avoir à subir le triste spectacle de cette famille en plein naufrage. Il était clair pour elle qu’elle ne pourrait pas se reconstruire dans cette ambiance si pesante, si malsaine, si pleine de non-dits et d’hypocrisie. Mais elle n’avait pas envie non plus de retourner chez elle, dans cet appartement plein de souvenir et où elle avait voulu mourir. Elle se sentait coincée, elle n’avait pas envie d’être où elle était et elle n’avait pas envie d’être ailleurs. Elle sentait bien que le problème ne tenait pas à un «ici» et la solution n’était pas dans l’ «ailleurs».
Elle remuait dans sa tête ces pensées sans avenir, accoudée au bar des «Trois cochons» . Elle en était son troisième expresso, déprimée, à se demander si elle ne ferait pas mieux de commander des cognacs, histoire d’aller au fond du gouffre pour voir s’il y avait un plancher sur lequel prendre une impulsion pour remonter, quand un vilain chauve qui ramenait une mèche de cheveux jaunâtres sur son crâne, moustachu de surcroit, prit place à côté d’elle.
Excusez-moi madame, mais cela fait quelques jours que je vous croise ici et que j’ai envie de vous aborder. J’ai l’impression que je vous ai déjà vue quelque part mais je ne suis pas sûr de moi... Mais permettez-moi de vous offrir quelque chose à boire. Je suis maladroit, je m’appelle Michel Brancard, je travaille à la banque qui est juste à côté.
Marie regardait l’importun d’un oeil peu amène. Qu’est-ce qu’il lui voulait, celui-là ? Il était anti sexy au possible avec son imper beigeasse, sa gueule de plouc et son air de puer le saucisson à l’ail dès le réveil. Il n’avait rien d’autre à foutre que de venir l’emmerder ?
Qu’est-ce que tu me veux ? c’est quoi ce plan «gnagnagna madame gnagnagna permettez-moi gnagnagna» ? J’ai déjà un café devant moi et j’ai pas besoin qu’on m’en offre un.
Ouh..... pardon.....
Et il quitta le café.
Elle le regarda entrer dans la banque et replongea son regard au fond de sa tasse. Pouvait-elle lire son avenir dans le marc de café ?
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