L’humus formait un tapis sous leurs pieds, l’air frais semblait pénétrer directement dans la boite crânienne de Betty, et elle sentait son cerveau se décongestionner tout doucement. Elle releva ses cheveux pour mieux profiter de cette fraîcheur. Elle marchèrent longtemps en silence, chacune plongée dans ses pensées, quand Marie posa la question qui fait mal :
Il est parti où ton mari ?
Betty prit une grande inspiration de cet air si neuf, cala les mains au fond de ses poches, elle enfonçait ses ongles dans ses paumes. Pour une fois elle ne mentirait pas, elle aurait le courage de regarder sa honte en face. Avec Marie, qui en savait bien plus long qu’elle sur la triste nature humaine, elle pouvait.
Il est allé rejoindre une autre femme.
Marie s’arrêta net.
Quoi ? Il te trompe en plus, ce connard ?
Ne parle pas de mon mari comme ça ! Tu ne le connais pas. C’est un bon père de famille et il a besoin de moi. Il ne me quittera jamais.
Ben voyons, j’en ai entendu des conneries dans ma vie, mais alors celle-là, elle les dépasse toutes ! Tu te rends compte de ce que tu dis ? Il te déshonore et toi tu le défends !
Betty se mordait l’intérieur des joues pour ne pas pleurer et ne pas répondre non plus. Elle regrettait cet aveu. Elle pensait que Marie comprendrait ce type de situation, elle dont le métier encourageait les maris volages. Elle laissa donc sa tante soliloquer.
Mais ma pauvre Betty, quand il t’a épousée, il t’as juré fidélité il me semble. C’est une rupture de contrat et toi, ça ne te fait rien ! Il est détestable avec toi, il te traite comme sa gouvernante, et avec l’autre il est sans doute le plus délicieux des hommes. Tu lui appartiens, comme un objet. C’est triste quand-même. Tu lui as fait des enfants, tu as tout laissé tomber pour lui, tu t’occupes de sa maison, de lui, de sa bouffe, de ses fringues. Tu ne fais rien pour toi et quand tu oses le faire, il te le reproche. Ah c’est sûr ! il ne risque pas de te perdre, tu es son petit chien fidèle, toujours là, toujours contente de le voir revenir, contente quand il te fait une caresse et....
Arrête Marie, tu ne sais pas tout.
Betty ne pouvait plus se taire ni laisser insulter son mari et son couple.
J’ai voulu le quitter il y a cinq ans quand j’ai découvert ce qu’il faisait dans mon dos. Mais il a été si malheureux. Il a même dormi un soir devant la porte de la chambre, parce que je l’avais fermée à clé. Il m’aime tellement, tu sais. Et puis on se connaît depuis si longtemps, on a deux enfants ! Ce n’est pas si simple... On ne peut pas jeter les gens comme ça ! Ça ne se fait pas... Quand on s’engage, quand on se marie, on ne part pas si facilement !
Elle se tut un instant, soulevant les feuilles mortes du bout des pieds. Elle n’osait pas lui dire qu’elle n’avait aucune idée de ce que signifiait d’avoir une famille, de s’engager. Sa tante ne savait pas de quoi elle parlait. Elle était quand-même bien mal placée pour donner des leçons !
Marie de son côté comprenait que cela ne servirait à rien de provoquer sa nièce, qu’elle ne changerait rien à sa vie de merde, même si elle était affreusement malheureuse, même si son mari était le dernier des cons.
Il est parti où ton mari ?
Betty prit une grande inspiration de cet air si neuf, cala les mains au fond de ses poches, elle enfonçait ses ongles dans ses paumes. Pour une fois elle ne mentirait pas, elle aurait le courage de regarder sa honte en face. Avec Marie, qui en savait bien plus long qu’elle sur la triste nature humaine, elle pouvait.
Il est allé rejoindre une autre femme.
Marie s’arrêta net.
Quoi ? Il te trompe en plus, ce connard ?
Ne parle pas de mon mari comme ça ! Tu ne le connais pas. C’est un bon père de famille et il a besoin de moi. Il ne me quittera jamais.
Ben voyons, j’en ai entendu des conneries dans ma vie, mais alors celle-là, elle les dépasse toutes ! Tu te rends compte de ce que tu dis ? Il te déshonore et toi tu le défends !
Betty se mordait l’intérieur des joues pour ne pas pleurer et ne pas répondre non plus. Elle regrettait cet aveu. Elle pensait que Marie comprendrait ce type de situation, elle dont le métier encourageait les maris volages. Elle laissa donc sa tante soliloquer.
Mais ma pauvre Betty, quand il t’a épousée, il t’as juré fidélité il me semble. C’est une rupture de contrat et toi, ça ne te fait rien ! Il est détestable avec toi, il te traite comme sa gouvernante, et avec l’autre il est sans doute le plus délicieux des hommes. Tu lui appartiens, comme un objet. C’est triste quand-même. Tu lui as fait des enfants, tu as tout laissé tomber pour lui, tu t’occupes de sa maison, de lui, de sa bouffe, de ses fringues. Tu ne fais rien pour toi et quand tu oses le faire, il te le reproche. Ah c’est sûr ! il ne risque pas de te perdre, tu es son petit chien fidèle, toujours là, toujours contente de le voir revenir, contente quand il te fait une caresse et....
Arrête Marie, tu ne sais pas tout.
Betty ne pouvait plus se taire ni laisser insulter son mari et son couple.
J’ai voulu le quitter il y a cinq ans quand j’ai découvert ce qu’il faisait dans mon dos. Mais il a été si malheureux. Il a même dormi un soir devant la porte de la chambre, parce que je l’avais fermée à clé. Il m’aime tellement, tu sais. Et puis on se connaît depuis si longtemps, on a deux enfants ! Ce n’est pas si simple... On ne peut pas jeter les gens comme ça ! Ça ne se fait pas... Quand on s’engage, quand on se marie, on ne part pas si facilement !
Elle se tut un instant, soulevant les feuilles mortes du bout des pieds. Elle n’osait pas lui dire qu’elle n’avait aucune idée de ce que signifiait d’avoir une famille, de s’engager. Sa tante ne savait pas de quoi elle parlait. Elle était quand-même bien mal placée pour donner des leçons !
Marie de son côté comprenait que cela ne servirait à rien de provoquer sa nièce, qu’elle ne changerait rien à sa vie de merde, même si elle était affreusement malheureuse, même si son mari était le dernier des cons.
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